[ isoler ]
La caserne d’isolement est scindée en deux parties symétriques et indépendantes.
Je parcours les différentes pièces de l’aile ouest. La plus grande est sombre et remplie d’instruments rangés dans des boites ou posés à même le sol.
Je reviens régulièrement. La cuisine est la pièce où nous parlons en buvant des cafés.
Dans le studio le son des instruments rompt une atmosphère opaque. Le chant des oiseaux, le ressac des vagues, la mer pourtant si proche peine à s’infiltrer dans l’espace, transformé en une pièce hermétique.
C’est dans le studio que j’ai commencé à envisager un lien entre la fonction première des bâtiments de la quarantaine, cette fonction qui n’a jamais été activée, et la manière dont chaque espace est aujourd’hui investi. J’ai regardé différemment les gestes de chacun, les objets et leur symbolique. Une grille s’est mise en place, confrontant les anciens aménagements avec la vie qui s’y déroule au présent.
J’y crois plus qu’Arthur. Lorsque j’évoque cette idée avec lui, il me reparle des circonstances qui l’ont menées ici : l’appel d’un ami pour l’informer de la vacuité du bâtiment et son départ d’Amsterdam.