[ mourir ]
La mort faisait partie intégrante du projet de la quarantaine.
Située face à la loge du portier, la morgue est là, présente dès l’entrée.
Je passe quotidiennement devant ce bâtiment barricadé. C’est moins sa barricade qui le rend intriguant, que le changement régulier de dispositif ; semaine après semaine, de nouvelles couleurs, de nouveaux matériaux sont utilisés pour conserver le lieu à l’abri des regards.
La bâtisse est rectangulaire et sobre, sa particularité est de posséder un premier étage long et étroit, aux fenêtres dotées de lattes en bois. Angelika m’explique que ce couloir en hauteur avait pour but de créer un système de ventilation circulaire et ascendant, permettant aux cadavres de rester plusieurs jours sur place avant d’être transportés.
Depuis le premier étage on distingue précisément la loge du portier. C’est un point de vue inhabituel, une hauteur qui peut aussi faire penser à une vue symbolique, « depuis là-haut ».
La pièce centrale servait aux autopsies, j’ai lu dans des documents d’archive qu’une table en granit se trouvait au centre. Lorsque je demande à Angelika où se trouve la table, elle me la montre dans le jardin, au sol, recouverte de jardinières qu’elle propose de retirer pour que je puisse la photographier. J’ai aussi le temps de faire quelques prises de vue de la table avec ses plantes, comme une tombe.
La pièce centrale servait aux autopsies, j’ai lu dans des documents d’archive qu’une table en granit se trouvait au centre. Lorsque je demande à Angelika où se trouve la table, elle me la montre dans le jardin, au sol, recouverte de jardinières qu’elle propose de retirer pour que je puisse la photographier. J’ai aussi le temps de faire quelques prises de vue de la table avec ses plantes, comme une tombe.